50 ans du Conservatoire du littoral : un demi-siècle de préservation active au Grau du Roi

  Histoire

Un engagement durable pour la nature

À l’occasion des 50 ans du Conservatoire du littoral, retour sur l’action menée au Grau du Roi avec Christophe Rosso, responsable du pôle Espace Naturel pour la ville du Grau du Roi. Depuis près de 40 ans, il travaille main dans la main avec cette institution, témoin de sa transformation et de son rôle essentiel dans la protection des espaces naturels côtiers.

Le Conservatoire du littoral, à l’origine modeste, a connu un tournant majeur dans les années 1990 grâce à des financements pérennes. Aujourd’hui, il protège 1000 hectares sur la commune du Grau du Roi. Ses sites sont variés, mêlant enjeux écologiques, forestiers, agricoles et touristiques.

Le saviez-vous ?  Sous le premier septennat de Jacques Chirac, le Conservatoire du littoral a bénéficié d’un financement pérenne grâce à une taxe sur la francisation des bateaux, lui permettant de se structurer et d’acquérir de nombreux espaces naturels.

 

L’objectif ? Protéger un cinquième du littoral français, en le mettant à l’abri de l’urbanisation et en le valorisant de manière respectueuse.

Photos : plage massif de l’espiguette_SBaudouin_SMCG_19 / Famille de gravelot à collier interrompu Rémi Tiné 3

Le phare de l’Espiguette, emblème d’un littoral préservé

Le Conservatoire du Littoral , est affectataire du Phare de l’Espiguette. Le Phare de l’Espiguette devient un atout fort de valorisation du territoire, au cœur d’une zone protégée qui comprend également des dunes, des orchidées rares, et des espaces soumis à pâturage pour entretenir les milieux naturels.

Actu 50 ans : Pour les 50 ans du Conservatoire du littoral, le Phare de l’Espiguette accueille l’exposition « La biodiversité discrète du littoral » de Cynthia Maffezzoni. Plus de 35 photos mettent en lumière la faune du massif dunaire. Le vernissage réunira professionnels et visiteurs autour d’échanges sur la préservation des milieux naturels, suivi d’un concert de jazz au pied du phare.

Le bois du Boucanet

À l’ouest du Grau du Roi, ce site de 220 hectares, mêlant forêt ancienne et pins de la mission Racine, est une acquisition majeure du Conservatoire. C’est un véritable poumon vert, très fréquenté pour la promenade, le sport ou la pêche, dans un environnement semi-urbain mais bien respecté.

Le saviez-vous ? Une gestion forestière active est mise en place avec l’ONF, incluant des coupes sanitaires et d’éclaircissement pour favoriser la croissance des arbres. Certaines zones sont volontairement laissées en évolution libre pour observer la dynamique naturelle.

Enfin, le pâturage est utilisé comme méthode d’entretien écologique grâce à un éleveur local, M. Puig, qui contribue au débroussaillage par le passage de son troupeau.

La Janine

Anciennes terres agricoles, ont été renaturées avec création de mares et pâturages, offrant un refuge à une biodiversité remarquable. Ancienne propriété agricole, La Janine a été renaturée par le Conservatoire avec la création de mares favorables aux amphibiens.

Les résultats sont très positifs : la biodiversité reprend rapidement sa place.

L’ancien propriétaire a conservé un droit de pâturage pour ses chevaux, qui participent à l’entretien du site sans avoir recours à des prestataires extérieurs.

Le saviez- vous ? Dans le secteur voisin appelé bois des Baronnets, un pâturage écologique a été mis en place avec des vaches Highland Scottish, une race rustique qui permet de contenir la recolonisation par des espèces invasives (comme l’olivier de Bohème ou le peuplier blanc) et de maintenir des milieux ouverts.

Photo : Pélobathe Arthur DE FRANCE 

Terre Neuve

Ancienne friche agricole acquise par le Conservatoire du littoral, suit une démarche similaire à celle de La Janine, mais les travaux de renaturation y ont commencé il y a plus de 15 ans. Le site a depuis connu une transformation remarquable, avec une reconquête écologique très réussie.

Le saviez-vous ? La gestion préventive des pins permet de préserver l’équilibre écologique sans recourir à des interventions lourdes. Ce site, méconnu du grand public, abrite une biodiversité discrète. Un suivi scientifique avec le CEN Occitanie confirme les effets positifs de sa renaturation.

Photo : Gravelot à collier intérompu 2024 Rémi Tiné

La Capelude et l'Etang du Médard

  • La Capelude

Ce site, resté naturel après l’abandon d’un projet illégal dans les années 1990, fera l’objet en 2026 d’un chantier de renaturation financé par le Loto du Patrimoine, visant à restaurer 10 hectares dégradés.

Le saviez-vous ? La Capelude est aujourd’hui interdite au public par arrêté municipal, en raison de sa forte richesse écologique et de sa situation géographique (accès direct à la plage, convoitise des riverains).

 

  • L’étang du Médard

Ancienne saline rachetée par le Conservatoire du littoral, est aujourd’hui une lagune fonctionnelle, refuge pour de nombreuses espèces. Géré durablement, il permet une pêche artisanale encadrée. L’évolution vers un milieu plus salé, liée au manque d’eau douce, entraîne des changements écologiques notables. Peu accessible malgré une piste cyclable voisine, le site conserve ainsi sa richesse naturelle.

Une gestion partagée et des partenaires engagés

Le Conservatoire collabore avec la Ville, le CEN Occitanie, les éleveurs et des scientifiques comme l’Institut de la vigne et du vin.

La lagune de la Sicarex, située sur des terrains communaux, contribue à la sensibilisation à la biodiversité. Elle accueille notamment des oiseaux protégés comme la sterne naine, qui y trouve un site de nidification favorable.

Le saviez-vous ? Dans le cadre du programme Natura 2000, des îlots artificiels ont été créés dès les années 2000 pour accueillir les oiseaux. Leur gestion est continue : il faut notamment réguler précisément le niveau d’eau pour éviter sécheresse ou inondation.
Malgré sa vulnérabilité (prédation, dérangements), le site reste une vitrine pédagogique précieuse. Visible depuis les abords, il permet de sensibiliser le public à l’importance des milieux naturels.

Préserver, restaurer, transmettre : les actions menées ont permis de concilier nature, agriculture et ouverture au public, dans une logique durable au service du vivant.

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